Vous m’ordonnez de cйlйbrer des saints :
Ma voix est faible, et mкme un peu profane.
Il faut pourtant vous chanter cette Jeanne
Qui fit, dit-on, des prodiges divins.
Elle affermit, de ses pucelles mains,
Des fleurs de lys la tige gallicane,
Sauva son roi de la rage anglicane,
Et le fit oindre au maоtre-autel de Reims.
Jeanne montra sous fйminin visage,
Sous le corset et sous le cotillon,
D’un vrai Roland le vigoureux courage.
J’aimerais mieux, le soir pour mon usage,
Une beautй douce comme un mouton ;
Mais Jeanne d’Arc eut un coeur de lion :
Vous le verrez, si lisez cet ouvrage.
Vous tremblerez de ses exploits nouveaux ;
Et le plus grand de ses rares travaux
Fut de garder un an son pucelage.
O Chapelain, toi dont le violon,
De discordante et gothique mйmoire,
Sous un archet maudit par Apollon,
D’un ton si dur a raclй son histoire ;
Vieux Chapelain, pour l’honneur de ton art,
Tu voudrais bien me prкter ton gйnie :
Je n’en veux point ; c’est pour la Motte-Houdart,
Quand l’Iliade est par lui travestie.
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